Le Rabbin et Evelyn sont aussi insupportables que tragiques. Ils croient en l'Amérique, ils croient sincèrement aussi en Lindbergh. Mais les collabos sont partout et veulent toujours autant leur peau. Ils dégagent du coup quelque chose de presque tragi-comique et touchant 

Tout est finement écrit, c'est très juste et toujours aussi crédible. La stratégie politique de communication du gouvernement est évidemment maligne (même si c'est une uchronie, les trucs et astuces du pouvoir restent particulièrement et douloureusement les mêmes), le destin d'Alvin est très intéressant (ce n'est pas tellement le traumatisme qui est traité, mais plus son statut de traitre du point de vue Américain), et les deux enfants représentent cette part d'innocence, où l'éducation est primordiale (Sandy part d'un côté, Phillip est encore avec ses parents). La conversation entre Herman et le Rabbin était très bien écrite, j'ai apprécié qu'ils restent tous les deux très calmes car effectivement il y a deux points de vue : ceux qui ne veulent pas la guerre, quitte à fermer les yeux, et ceux qui se considèrent "citoyens du monde". Quelque part, cette histoire fictive parvient à attirer l'attention sur certains aspects de la vraie Histoire, et c'est réellement intéressant. Très très bien fait.